Vendredi, dans un communiqué, la police espagnole annonce l'arrestation de trois individus suspectés d'être des pirates informatiques. Ces pirates seraient des membres du réseau international de pirates informatiques, appelé Anonymous, ayant revendiqué leur responsabilité pour une grande variété d'attaques. L'un des "hacktivistes" détenus, selon la police, aurait hébergé un serveur informatique dans un appartement à Gijon, ville portuaire du nord de l'Espagne, à partir duquel le groupe aurait attaqué les sites du PSN, des banques espagnoles BBVA et Bankia, la société énergétique italienne Enel ainsi que les sites gouvernementaux espagnol, égyptien, algérien, libien, iranien, chilien, colombien et néo-zélandais.
La police dit que les membres d'Anonymous auraient fait usage d'un programme informatique appelé LOIC pour planter les sites Web en les inondant d'attaques de déni de service.
Pour le moment, les autorités ont donné peu d'informations sur les suspects.
Cette arrestation survient dans un cadre où les Anonymous sont désormais considérés comme une menace par l'OTAN. Le projet de rapport général sur la guerre de l'information, présenté par le Lord Jopling, cite à plusieurs reprises cette mouvance.
"Le collectif Anonymous, de plus en plus perfectionné, serait en mesure de pirater des fichiers sensibles du gouvernement, de l'armée et d'entreprises" a ainsi prévenu le rapporteur général.
"Il est probable que face à de telles attaques, des parades seront mises au point et mises en œuvre, et que les groupes seront infiltrés et les auteurs poursuivis" prévient l'OTAN.
Il n'est pas encore prouvé que le groupe Anonymous soit le seul, ni même le principal, auteur des récentes attaques contre Sony. Une douzaine de sites web Sony à travers le monde ont été piratés, obligeant la société Tokyoïte à suspendre le service PSN depuis début avril. Sony a estimé que les attaques de pirates lui auraît coûté pas moins de 173 millions de dollars, en dommages et intérêts, incluant les dépenses en technologies de l'information, les frais juridiques, la baisse des ventes et des offres spéciales pour conserver leurs clients.
Mami Imada, un porte-parole de Sony à Tokyo, a déclaré qu'elle n'avait aucune information sur les arrestations et a refusé tout commentaire.
Les arrestations font suite à une enquête qui a commencé en octobre dernier, lorsque des pirates se sont attaqué au site Web du ministère espagnol de la culture pour protester contre la législation espagnole qui tenterai à augmenter les peines pour téléchargements illégaux.
Le mouvement contre la loi anti-piratage a été étroitement liée à un des plus importants mouvement politique mené par des jeunes qui ont occupé la Puerta del Sol à Madrid et d'autres places de la ville depuis le 15 mai. Ces protestations ont appelé à une refonte complète du système politique espagnol et des lois visant le téléchargement illégal.